RAMADAN 2023 : Le compte à rebours est lancé !

Nous sommes déjà à moins de 30 jours du mois béni de Ramadan en cette année 2023, et selon le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) celui-ci débutera le 23 mars prochain inchaâ Allah et devrait prendre fin le 21 avril 2023 inchaâ Allah sur base du calcul astronomique. 

En Islam, il est tout de même important d'observer l'existence d'un croissant lunaire (al Hilâl) lors de la nuit du doute, soit en général, le 29 du mois de Chaâbane (soit le 22 mars prochain) qui indique avec véracité le début effectif du mois de Ramadan le lendemain. Si le croissant n'a pas été vu, alors il faudra clôturer le mois de Chaâbane à 30 jours (au lieu de 29) et le Ramadan débutera le surlendemain. 

OLMF : observer le Hilâl pour informer du jour J

C'est justement la mission, depuis 2014, de l'Observatoire Lunaire des Musulmans de France (OLMF) qui s'évertue, chaque mois, à scruter le ciel afin de révéler les débuts et fins de chaque mois du calendrier de l'Hégire.

A ce propos, un hadith dans la tradition prophétique mesure l'importance de cette mission. D’après Abou Houreyra (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Jeûnez à sa vision et rompez le jeûne à sa vision et si vous êtes empêchés par des nuages alors complétez le nombre de jours de Chaâbane à 30 jours ».

En effet, cette observation lunaire menée par une équipe de 17 observateurs habilités, se produit de manière simultanée sur 4 principaux sites en France : Celui de PARIS, de BAYONNE, de LA ROCHELLE, et de TOULON. L'OLMF permet de confirmer ou d'infirmer les dates avancées chaque année par le CFCM, notamment pour le mois de Ramadan qui marque le début du jeûne obligatoire pour près de 5 millions de musulmans français.

Le mois de Ramadan : entre adoration et partage 

Second pilier de l'Islam, ce mois béni est synonyme de joie et de convivialité, de partage pour la communauté musulmane. C'est au cours de Ramadan, que celle-ci jeûne à l'unisson, et où il est propice de multiplier les actes d'adorations (notamment avec les prières de nuit appelées TARAWIH, la lecture de Coran, les invocations) mais aussi la motivation à accomplir de bonnes actions (Offrir un iftar aux plus démunis, Participer régulièrement à des maraudes...) 

La condition sinequanone pour pouvoir jeûner est de se montrer en état physique et mentale d'en être capable, et la symbolique de cet acte est qu'elle permet au musulman de se mettre à la place des plus pauvres, et ressentir cette privation de nourriture et de boisson. En sont donc dispensés les malades, les diabétiques de type sévère, mais aussi les femmes au moment de leurs règles ou lochies (après un accouchement). Pour les uns qui ne pourront rattraper les jours manqués il faudra une compensation (Fidya) quant aux autres qui se rétabliront, devront s'organiser pour jeûner les jours manqués avant le prochain Ramadan. 

Au delà de se priver de manger, de boire et de fumer de l'aube (FAJR) au coucher du soleil (MAGHRIB), mais aussi d'éviter de se mettre en colère, se disputer ou dire des insultes, la spécificité du mois béni de Ramadan réside dans les prières de nuit ou TARAWIH prévues après la rupture du jeûne (IFTAR) et qui prolonge la prière de ICHA. 

Lors du TARAWIH, les fidèles profitent chaque soir d'une veillée en prière de près d'une heure durant laquelle l'imam récite avec émotion les sourates du Coran, versets par versets, de son début à la fin. Et quel beau moment intense en spiritualité de voir une telle communion au moment de ces prières propre au mois de Ramadan. 

Les vertus du jeûne sur la santé

Il est bien connu que pratiquer le jeûne ponctuellement ou régulièrement comporte de nombreux bienfaits tant au corps qu'à l'esprit. Jeûner est en effet le meilleur moyen de se débarrasser des toxines du corps et de libérer des hormones du bien-être physique et émotionnelle.

Une récente étude scientifique dirigée en 2017 par Francoise Wilhelmi de Toledo, médecin, et auteure de l'art de jeûner (éd. Jouvence) en collaboration avec le Dr Andreas Michalsen, professeur à l'hôpital universitaire de la Charité à Berlin a permis de révéler les principales vertus du jeûne sur la santé à travers un échantillon de jeûneurs. 

A l'issue de cette expérimentation, tous deux s'accordent sur le fait que "Le jeûne a une répercussion très positive sur les maladies métaboliques. Il a normalisé la tension artérielle des jeûneurs et amélioré les paramètres du diabète, tels que la glycémie et le HbA1c, améliorant ainsi de nombreux facteurs contribuant à la santé cardiovasculaire. Dans 84 % des cas, il a amélioré l’état de personnes souffrant d’autres maladies graves, telles la stéatose et l’hypercholestérolémie. Il a aussi considérablement réduit leur fatigue. Le jeûne peut aussi corriger l’obésité s’il est effectué à espaces réguliers et sous contrôle." 

Concernant l'impact du jeûne sur les maladies inflammatoires, Dr Wilhemli de Toledo poursuit : "L’arthrite et la polyarthrite, les allergies, l’asthme ou les maladies digestives telles que les colites ou les gastrites évoluent positivement, parfois même elles sont guéries définitivement"

Toujours, selon ces scientifiques le jeûne a certainement des effets naturels d'anti-dépresseurs, car le jeûneur "ressent un espoir nouveau en découvrant ses propres forces de guérison, et même un sentiment d'euphorie. Le jeûne est aussi une occasion privilégiée d’interrompre des comportements addictifs (excès d’alcool, de tabac, de café, suralimentation, etc.) ou de baisser son stress en prenant du recul. Le sentiment de liberté intérieure qu’on éprouve alors ne peut qu’aider les individus à retrouver l’harmonie." 

De plus, Mark Mattson, un neuroscientifique qui a étudié le vieillissement du cerveau, considère le jeûne comme une arme pour prévenir la maladie d’Alzheimer, la démence et la perte de mémoire. Le jeûne induit en effet, au même titre que le sport, la production de BDNF (Brain derived neurotrophic factor). Ces protéines ont un double effet : elles augmentent le nombre de mitochondries, génératrices d’énergie de notre corps, dans les cellules nerveuses et produisent de nouveaux neurones dans l’hippocampe. Elles participent aussi à l’amélioration de l’humeur. La production de BDNF s’accompagne, par ailleurs, du renforcement de la sérotonine, appelée « hormone du bonheur ».

Puisse Allah nous Bénir le mois de Chaâbane et nous permette d'atteindre le mois béni de Ramadan.

Par Al Djawâb

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