Essonne : "Ils vont tuer mon fils", le cri déchirant de Seta pour protéger son fils autiste, Abdel-Malik, 11 ans, maltraité dans son centre spécialisé

A Massy dans l'Essonne (91), Seta, maman de trois enfants, mène un parcours du combattant semé d'embûches pour dénoncer les négligences et la maltraitance que subit depuis près d'un an, Abdel-Malik, son fils autiste sévère non verbal âgé de 11 ans, au sein d'un centre médico-éducatif où il a été placé. Sur son compte Instagram, elle partage sa cause afin de toucher le plus grand nombre et alerter les médias.

Le 22 juillet dernier, une pétition intitulée "Touche pas à mon fils" a été lancée afin de soutenir Seta dans ce combat pour obtenir justice et protéger son fils. Né en 2011, Abdel-Malik a été diagnostiqué avec un trouble du spectre autistique à l'âge de 4 ans.  

Abdel-Malik, 11 ans, autiste sévère, contraint d'être placé dans un centre où il est maltraité depuis 9 mois

Tout commence en 2021, lorsque Seta, maman célibataire, se voit contrainte de déménager à Massy (91) pour des raisons personnelles, cherchant à offrir un meilleur environnement à son fils et à se rapprocher de sa mère. Mis au courant de son départ, le Centre Médico-Psychologique (CMP) de sa ville d'origine, décide de faire un signalement à l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) pour un prétendu "défaut de soins” de la part de la mère sur son fils autiste.

Ce signalement aura eu des conséquences désastreuses pour Seta qui sera confronté aux multiples refus des Instituts Médico-Éducatifs (IME) d'accueillir son enfant autiste au sein de leur structure. Plus tard, elle reçoit la décision défavorable de la juge des enfants pour financer le placement d'Abdel-Malik au centre de l'Association "Le Silence des Justes" prête à lui offrir un accompagnement adapté à ses besoins. 

La juge des enfants lui propose alors d'autres centres spécialisés pour polyhandicapés vers lesquelles Seta, également maman de deux autres petites filles s'est finalement tourné en désespoir de cause. En octobre 2022, Abdel-Malik est contraint d'être placé au sein d'un établissement spécialisé géré par une association située dans l'Essonne. Un placement qui va tourner au cauchemar pour la mère, après avoir découvert des traces de violences, des bleus sur le corps d'Abdel-Malik. L'enfant autiste serait régulièrement isolé dans une pièce complètement livré à lui-même. 

Lorsque Seta récupère son fils un week-end sur deux, elle constate avec incompréhension des négligences de traitement sur l'enfant qui présente des "ongles noirs et une peau sale, (l’eau de la douche est marron quand il prend son bain) témoignant du manque de soins qui lui sont prodigués dans cet établissement censé le protéger." explique t elle. Accompagnée d’une avocate spécialisée, elle décide de porter l'affaire devant la justice, "afin de dénoncer ce placement qui fait vivre à cet enfant un enfer."

Le 16 juin dernier, Seta est convoqué devant le Tribunal correctionnel pour une première audience. Forte des preuves accablantes en sa possession, elle demande l'annulation immédiate du placement de son enfant au profit d'un suivi adapté à domicile permettant de garantir son bien-être. Après des heures de discussions entre les deux parties, le verdict tombe tel un couperet : la Juge des enfants estime que le placement doit être maintenu.

"Ils vont tuer mon fils" : Le cri déchirant de cette maman pour protéger son fils autiste victime de maltraitance  

Un cauchemar qui continue pour la maman quand elle apprends que cette décision implique que son fils autiste doit rester au sein de cet établissement encore pour un an, alors que ce dernier subit des maltraitances et des négligences 9 mois durant. "Ils vont tuer mon fils" lance t elle à l'assemblée en signe de désespoir. Une manière pour elle d'alerter les autorités judiciaires sur le réel danger encouru. 

Dix jours plus tard, ce que Seta redoutait finit par arriver. Le 26 juin dernier, aux alentours de 12h, Abdel-Malik fait une terrible chute du deuxième étage de l'appartement où il était placé, dans des circonstances troublantes. Où était l'équipe soignante censée le surveiller ? Comment aurait pu t elle prendre le risque de le laisser seul sans surveillance au vu de son autisme sévère ? Pourquoi une fenêtre était-elle laissée ouverte à côté d'un enfant autiste sans surveillance adéquate ? Pourquoi le temps d'intervention médicale a-t-il été aussi long (2h30 après l’incident) ? Pourquoi la mère de l’enfant n’est prévenue qu’à 15h ?

Autant de questions essentielles qui restent sans réponse et qui suscitent l'indignation pour la famille du jeune garçon. Seta apprend lorsqu’elle rejoint son fils à l'hôpital que celui-ci, en plus des blessures liées à la chute, souffre d'une infection urinaire (qui n’est pas récente), mais aussi d'un staphylocoque doré. De nouvelles preuves que son fils n’est pas en sécurité là où il est depuis 9 mois. Une semaine plus tard, Abdel-Malik sort de l’hôpital après ce drame, encore sous le choc. 

Coup de théâtre moins de dix jours après l'hospitalisation en urgence du jeune autiste. Le lundi 17 juillet 2023, Abdel-Malik est de nouveau retiré à sa mère pour être placé cette fois-ci dans un centre de répit à la demande de l'Aide Sociale à l'Enfance de Massy (91), sans que celle-ci ne puisse avoir son mot à dire.. Aujourd'hui, Seta veut que son fils soit en sécurité, auprès d'elle et de ses deux petites soeurs car elle a trouvé des professionnels en libéral pouvant prendre en charge Abdel-Malik ou alors que celui-ci rejoigne un établissement adapté.

Par Al Djawâb

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article