Génocide à Gaza : 73 journalistes tués depuis le 7 octobre, Israël veut-il éradiquer le journalisme pour étouffer la réalité des crimes de guerre commis ?

A Gaza c'est une hécatombe historique qui touche le monde de l'information. En effet, depuis près de 2 mois nul n'est épargné sous les bombardements israéliens : civils, femmes, enfants, vieillards palestiniens mais aussi ambulanciers, humanitaires et journalistes sur place.

C'est à se demander si viser des journalistes permet de censurer l'information, étouffer la réalité des faits, ce qui arrange bien Ie gouvernement israélien d'extrême droite et sa propagande mensongère.

Fin novembre, Jonathan Dagher, responsable de Reporters Sans Frontières (RSF) au Moyen Orient alertait sur les vies en danger des journalistes à Gaza : “Les forces israéliennes ont tué près de 50 journalistes en 45 jours à Gaza, dont 11 dans le cadre de leurs fonctions : l'un des bilans les plus meurtriers de ce siècle. Les journalistes internationaux ont interdiction d'y entrer."

En trois jours seulement, du 18 au 20 novembre dernier, dix journalistes palestiniens avaient été tués à Gaza par l'armée sioniste israélienne – dont au moins trois dans le cadre de leurs fonctions. Le 18 novembre, le directeur de l’agence de presse palestinienne en ligne Quds News, Hassouna Sleem, et le photojournaliste indépendant Sary Mansour ont été tués lors d'un assaut israélien contre le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza. Selon les informations de RSF, les deux reporters avaient reçu une menace de mort en ligne, 24 heures auparavant, pour des motifs liés à leur métier. 

Le lendemain, le matin du 19 novembre, alors qu’il tentait d’évacuer la ville de Gaza City, depuis le quartier de Zeitoun, le journaliste Bilal Jadallah a également été la cible d'une frappe israélienne qui a touché directement sa voiture. Il était une figure de la presse palestinienne et occupait notamment les fonctions de président du conseil d'administration de Press House-Palestine, organisation qui soutient les médias et les journalistes indépendants à Gaza.

Un bilan qui s'est tristement alourdi ce vendredi 1 er décembre après la trêve humanitaire conclue entre Israël et le Hamas. C'est ce qui ressort d'une conférence de presse animée par le directeur du bureau des médias du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismail al-Thawabta, depuis l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa.

Ce dernier a en effet annoncé, que le nombre de journalistes palestiniens tués, suite aux frappes israéliennes contre la bande de Gaza est passé à 73, depuis le 7 octobre dernier. Trois journalistes ont alors péris alors qu'ils étaient en train de couvrir les incessants bombardements de Tsahal dans l'enclave palestinienne ayant coûté la vie à plus de 15 523 innocents dont plus de 6600 enfants et 4300 femmes. 

Parmi eux, Muntasir al-Sawwaf, un caméraman palestinien employé par l’agence de presse officielle turque Anadolu qui a annoncé plus tôt son décès. Mais également son frère, Marwan al-Sawwaf, preneur de son, et Abdallah Darwish, caméraman, de la chaîne satellite locale Al-Aqsa selon un communiqué du bureau de presse du gouvernement du Hamas.

"Les reporters sur place n’ont pas de refuge sûr et n’ont aucun moyen de sortir de l’enclave. Ils sont tués les uns après les autres. Depuis le 7 octobre, le territoire palestinien subit ainsi une véritable éradication du journalisme. Nous exhortons la communauté internationale à intervenir pour protéger les journalistes sur place, à ouvrir la porte de Rafah, et à permettre aux reporters internationaux d'y entrer." déclarait Jonathan Dagher. 

@echoing_voices Martyrdom of journalists Hassouna Aslim (@hsona_saliem ) and Sari Mansour (@sarimaansour ); In the bombing of citizens' homes in the Bureij camp. (Caption from @Eye On Palestine) When will this brutality end?? #ceasefirenow #freepalestine🇵🇸❤️ #noceasefirenovotes #savegaza #humanrightsmatter #shameonyoubiden #fromtherivertotheseapalestinewillbefree ♬ original sound - EchoingVoices

Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza qui a causé des destructions massives d'infrastructures et des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des femmes et des enfants, causant une catastrophe humanitaire sans précédent, selon les autorités palestiniennes et onusiennes. Les journalistes palestiniens n'ont quant à eux pas la possibilité de quitter Gaza et sont tués en raison de leur mission d'informer le monde de l'actualité sur place. 

Lors de la conférence, Ismail al-Thawabta a rapporté que depuis le début des hostilités des "dizaines de personnes ont été blessées ce jour (vendredi), lesquelles s’ajoutent aux 37 000 blessés" tandis que "près de 6 500 personnes sont toujours portées disparues, soit sous les décombres, soit que leur sort demeure inconnu".

La pause humanitaire ayant permis au peuple palestinien de souffler quelques jours mais surtout de pouvoir enterrer leurs morts n'aura pas permis d'acheminer suffisamment d'aides humanitaires notamment en médicaments, en carburant, en eau et produits de première nécessité, si bien que les besoins restent énormes et la situation catastrophique. 

Le directeur du bureau des médias gazaoui a ainsi appelé à "faire entrer un grand nombre de camions, car la bande de Gaza a besoin de l'entrée quotidienne de 1 000 camions d'aides et de fournitures réelles, ainsi que de l'entrée d'un million de litres de carburant par jour".

Tout en exhortant la Ligue des États arabes et l'Organisation de la coopération islamique à "élaborer un plan de sauvetage arabe et islamique urgent, afin de trouver des solutions humanitaires rapides" visant à reloger "plus d'un quart de millions" de familles palestiniennes survivantes ayant été chassées et dont les habitations ont été détruites par Israël.

Cela passe aussi selon Ismail Al Thawabta par la mise en place d'hôpitaux de campagne, dotés de matériel médical à même de sauver les dizaines de milliers de blessés et malades livrés à eux-mêmes. Ce dernier a également appelé "à faire entrer des équipements et des engins pour la défense civile et les équipes de secours d'urgence, afin qu'ils puissent récupérer les centaines de corps de martyrs qui se trouvent encore sous les décombres".

Par Al Djawâb

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