ISLAM : Découvrez les secrets de la sourate 18 Al Kahf - La caverne à lire chaque vendredi

Nous veillons chaque vendredi à la lire, la réciter ou encore la méditer mais savons nous réellement l'histoire de la Sourate La Caverne et les bienfaits qu'elle renferme en terme d'élèvement spirituel ? Combien d'entre nous se sont demandés en la lisant à quoi ses versets font ils allusion? Quelles sont les explications (tâfsir) qui permettent de les clarifier et surtout quels enseignements peut on en tirer ?

C'est l'occasion à travers cette article d'en révéler les secrets afin de mieux comprendre la 18ème sourate du Saint Coran. Intitulée Al Kahf signifiant la Caverne, elle est composée de 110 Versets et fut révélée à la Mecque. Avec les sourates Al Fâtiha, Al An'am, Saba et Fâtir, la sourate La Caverne figure parmi les 5 uniques sourates qui commencent par la formule "Al Hamdoulilah" c'est à dire "Louange à Allah".

Dans la tradition prophétique (sounnah), la lecture de cette sourate le vendredi confère au musulman une protection divine contre Satan le lapidé et ses disciples jusqu'au vendredi suivant. Elle est également un rempart contre le Dajjal (l'Antéchrist) conformément au hadith dans lequel Abou Darda rapporte que le Prophète Muhammad (que la prière et salut d'Allah soient sur lui) a dit : "Quiconque mémorise par cœur les dix premiers versets de la sourate Al Kahf, il sera préservé de l’Antéchrist". (Sahih Mouslim n°809)

Spirituellement, la sourate 18 illumine le cœur et le visage du croyant sincère qui la lit. D'après Abou Said al Khoudri, le Prophète Muhammad (sal Allahou 'alayhi wassalam) a dit "Celui qui lit la sourate La Caverne un vendredi, une lumière l’éclairera jusqu’au vendredi suivant ". (Al Bayhaqi et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Al Jami n°6470). Il dit aussi "Quiconque récite Sourate Al-Kahf le jour du vendredi, une lumière brillera sous ses deux pieds jusqu’au ciel, l’éclairant jusqu’au Jour du Jugement. Il lui sera pardonné ce qu’il a fait entre les deux vendredis." (Nasai)

L’intitulé de la 18e sourate fait référence à l’histoire des gens de la Caverne, où plusieurs personnes s’y sont enfermées durant plus de 300 ans. Sourate Al Kahf aborde aussi l’histoire de Moïse (Moussa) et de Khidr ainsi que, l’histoire de Dhul Qarnayn. Selon les savants en Islam, cette sourate éclaire la voie aux croyants pour qu’ils préservent leur foi et résistent face à la tentation.

Selon l'imam Souyouti dans son ouvrage "Les secrets de la disposition des sourates du Coran" (p.67) la révélation de la sourate 18 s'inscrit dans un contexte particulier. Celui où les juifs ont demandé aux polythéistes de questionner le prophète Muhammad (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) sur l’âme, l’histoire des gens de la Caverne et l’histoire de Dhul qarnayn (L'homme aux deux cornes). Suite à cela, Allah 'azzawajel fit descendre la sourate Al Isra (Le Voyage Nocturne) au sujet de l'âme, tandis que les deux autres histoires sont clairement énoncés dans la Sourate La Caverne.

Lorsqu'on parcourt la lecture de cette sourate, on s'aperçoit qu'elle renferme plusieurs récits invitant à la méditation. On peut retrouver à partir du neuvième verset jusqu'au 22ème l'histoire des gens de la Caverne, mais également l'histoire des deux hommes discutant sur l'état de leurs jardins respectifs dans les versets 32 à 44. Il y a aussi la rencontre du prophète Moussa (que la paix d'Allah soit sur lui) avec Al Khidr, cet envoyé d'Allah sur Terre chargé d'exécuter les ordres de Son Seigneur tandis que Moussa le questionnait dans les versets 71 à 78. Enfin on termine avec l'histoire de Dhul Qarnayn empêchant les créatures Yajouj et Majouj de traverser le mur en le solidifiant avec du fer fondu coulé entre deux cloisons dans les versets 83 à 99. 

Voyons de plus près ces récits et leur morale. Pour les gens de la Caverne, Dans son tafsir, Ibn Kathir explique que "la caverne (ar-Raqim) est pour certains une grotte dans la montagne où les jeunes hommes ont cherché refuge. Pour d’autres c’est une vallée à proximité de Jérusalem. Et pour d’autres comme Ibn Jarir c’est un Livre révélé." Et pour d’autres les gens de la caverne sont un groupe et ar-Raqim est le nom d’un autre groupe qui a vécu une expérience différente. As-Suddi quant à lui avance que "ar-Raqim est le nom du rocher qui obstruait la caverne." De jeunes gens croyants se refugièrent dans la caverne suite aux menaces d'un roi tyran appelé Daqyanû selon le savant As-Sabuni. Ils cherchaient ainsi à protéger leur foi et éviter les répercussions de leur peuple.

Allah 'azzawajel les endormit pendant trois siècles, environ 309 ans comme mentionné dans la sourate 18. Une fois réveillés, ils sortirent de la caverne mais n'ont rien reconnus et le roi est mort depuis longtemps déjà. Cette histoire met en avant la patience et la confiance en Allah (Tawâkoul) comme immense qualités humaines en toute épreuve qui nous touche et avoir la certitude qu'Allah 'azzawajel est notre meilleur garant et en toute chose Capable. 

Concernant l'histoire des deux hommes possédant leur jardins respectifs (versets 32 à 44). L’un était éprouvé par la pauvreté mais très croyant tandis que l’autre était tellement attaché aux richesses qu’il en oubliait le fait qu'en une seconde tout peut disparaître si Allah le voulait. Il dit au pauvre "et même si comme tu prétends je suis ramené vers mon Seigneur, Il me donnera dans l’autre monde comme Il m’a donné dans celui-ci". Gonflé par l'orgueil, il en arrive à mettre en doute l'arrivée du Jour de la Résurrection et se persuade que tout ces bienfaits sont éternels. Allah 'azzawajel lui reprit ses richesses et envoya sur son jardin une catastrophe qui le dévasta. L'homme riche effondré réalise l'ampleur de son aveuglément et présente son repentir immédiat.

Dans la bonne situation comme dans la pire épreuve, il incombe au musulman de rester toujours humble et reconnaissant à Allah 'azzawajel en prononçant régulièrement la formule "Al Hamdoulilah 'ala kouli Hal" qui signifie Louange à Allah en toute circonstance. Dans le Saint Coran Allah nous montre combien l'être humain peut devenir ingrat envers son Seigneur, dans le bien il ne le remercie pas et prétends que la réussite est grâce à lui, et dans le malheur ne patiente pas et se met en colère contre Son Seigneur.  

Allah 'azzawajel dit dans la Sourate 70 Al Ma'aridj Les Degrés ; "L'homme a été crée versatile. Lâche quand le malheur le touche. Avare quand il est riche. Exception faite de ceux qui accomplissent la prière. Qui s'en acquittent régulièrement." (Verset 19 à 23). Allah 'azzawajel dit aussi : "Et si Nous faisons goûter à l’homme une grâce de Notre part et qu’ensuite Nous la lui arrachons, le voilà désespéré et ingrat. Et si Nous lui faisons goûter le bonheur après qu’un malheur l’ait touché, il dira : “Les maux se sont éloignés de moi” ; et le voilà qui exulte plein de gloriole, sauf ceux qui sont endurants et font de bonnes œuvres. Ceux-là obtiendront pardon et une immense récompense." (Sourate 11 Houd Versets 9 à 11)

Concernant L'histoire d'Al Khidr, Allah 'azzawajel fait rencontrer le prophète Moussa (que la paix d'Allah soit sur lui) avec un envoyé empli de science et Moussa intrigué par sa présence lui demanda s'il peut l'accompagner en vue d'enrichir sa science. Al Khidr accepta à condition que le prophète s'abstienne de le questionner en chemin et l'envoyé promet à Moussa de récompenser sa patience en lui expliquant le pourquoi du comment à la fin de son périple. 

Ils partirent donc, et parvinrent à s'introduire dans un bateau qu'Al Khidr prends soin de fissurer. Ensuite, ils poursuivent leur chemin et rencontrent un jeune garçon qu'Al Khidr tua. Inquiet, Moussa lui demande à chaque fois pourquoi a tu fait cela ? L'envoyé lui dit "Je savais que tu ne pouvais patienter sur une chose dont tu n'a pas connaissance". Alors Moussa lui réponds "Si je te demande encore sur quoi que ce soit tu es en droit de te séparer de moi". Ensuite les deux repartirent. L'envoyé s'arrêta dans un village dans lequel on lui refusa l'hospitalité. Les habitants revirent le voir pour qu'il les aident à redresser un mur menaçant de s'écrouler sur eux. Al Khidr accepta et Moussa lui dit qu'il aurait pu pour cela demander un salaire. L'envoyé lui répondit "C'est maintenant le moment de notre séparation et je vais donc t'expliquer ce sur quoi tu n'a pu montrer patience". L'envoyé explique à Moussa (que la paix d'Allah soit sur lui) qu'il n'est qu'un simple être ayant respecté les ordres du Tout Puissant. 

A travers ce périple, en découle de nombreuses sagesses qui dépassent la simple compréhension humaine. Concernant le bateau, il y avait derrière son équipage, un roi tyrannique et injuste en chasse de tout bateau neuf à confisquer, Al Khidr le fissura alors pour le dégrader afin de le dissuader de le prendre et que son équipage puisse le garder. Pour l'enfant tué, Qatada a dit "les parents du jeune homme se réjouirent beaucoup à sa naissance et furent très affligés à sa mort. Pourtant, si le jeune homme était resté en vie, il aurait été la cause de la perte de ses parents. Le fait que l’Homme accepte le jugement d’Allah et Son décret dans ce qu’il déteste est bien meilleur que d’accepter Sa disposition dans ce qu’il aime." L'enfant, en effet était un rebelle et à l'age adulte aurait été une grande menace pour ses parents qui sont eux croyants. Quant au mur reconstruit, Al Khidr explique à Moussa qu'il renfermait un trésor caché par le père de deux orphelins qui avait laissé un trésor à ses fils. Allah 'azzawajel par Sa Sagesse et Sa Grandeur a voulu protéger le dû de ces orphelins et leur donner l'occasion de le récupérer eux même une fois adultes. 

Derrière toute chose se cache un bien quand bien même on croirait que le ciel nous ait tombé sur la tête. Allah 'azzawajel dit "Et il se peut que vous détestiez une chose alors qu'elle est un bien pour vous, et il se peut que vous désirez une chose alors qu'elle est un mal pour vous. Allah Sait alors que vous ne savez pas". (Sourate 2 Al Baqara La Vache Verset 216)

Enfin l'histoire de Dhul Qarnayn. Le terme « qarn » peut signifier la corne d’un animal, un siècle mais aussi l’orient et l’occident. Certains exégètes pensent que Dhul Qarnayn était surnommé ainsi car il était à la fois le roi de Rome et de Perse et avait sur la tête une chose qui s'apparente à deux cornes. Selon Ibn Kathir, ce roi était croyant et savant qui "répandait la justice et la vérité sur terre." Reconnaissant à Allah pour les pouvoirs dont Il l'a gratifié, il aida un peuple à construire une muraille pour les protéger de Yajouj et Majouj. Al Baghawi souligne que Ali (qu"Allah l'Agrée) dit "Dhul Qarnayn aimait Allah et il était sincère envers Lui. Allah en retour l’aimait et le gratifiait ". 

Puisse Allah nous donner la bonne compréhension de Son Livre et illuminer nos cœurs de la récitation du Saint Coran, Puisse t il nous Faciliter la lecture de la sourate 18 La Caverne chaque vendredi et nous Raffermir dans le droit chemin. Amin. 

Par Al Djawâb

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