Mort de Nahel à Nanterre : Maintenu en détention, Florian M., le policier auteur du tir, lui-même connu de la police pour "exhibition sexuelle"

Après la mort tragique du jeune Nahel Merzouk, 17 ans le mardi 27 juin dernier, froidement abbatu lors d'un contrôle de police à Nanterre (Hauts-de-Seine), on en sait un peu plus sur le profil de Florian M., le motard de police auteur du tir fatal au thorax de la victime.  Un drame qui secoue depuis la France. De violentes émeutes ont par ailleurs éclaté partout sur le territoire la semaine passée.

Florian M., le fonctionnaire qui a mortellement tiré sur l'adolescent, a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire depuis mardi dernier. Alors que l’enquête se poursuit toujours, de nouvelles informations sur le présumé coupable ont été dévoilées ce jeudi 6 juillet. 

D'après les dernières révélations, on peut apprendre que ce père de famille de 38 ans, devenu millionaire suite à une cagnotte de soutien lancée par Jean Messiha, polémiste d'extrême droite, est également connu des services de police pour des faits d'exhibition sexuelle. "Son casier judiciaire ne porte mention d’aucune condamnation. Il est connu (...) en tant qu’auteur pour exhibition sexuelle le 7 janvier 2023 en forêt de Chauvry, dans le Val-d'Oise, et est cité comme victime à seize reprises", indique le rapport cité par France Info. 

La plateforme GoFundMe a refusé de suspendre la cagnotte en soutien au policier assassin de Nahel ayant dépassé le million d'euros

Tout comme celui du jeune Nahel, le policier détient un casier judiciaire vierge, dépourvu d'une mention de condamnation auprès de la justice, pourtant ce dernier était déjà connu des services de police et son profil enregistré dans la base de données. "L’enquête devra le confirmer, mais nous estimons que le deuxième policier doit être poursuivi pour complicité d’homicide volontaire." souligne Me Yassine Bouzrou, l'avocat de la famille de Nahel Merzouk. 

En effet, les enquêteurs révèlent que Florian M. a été mis en cause pour "exhibition sexuelle" en janvier 2023 dans la forêt de Chauvry (Val-d’Oise). Il est aussi cité comme victime à seize reprises. On peut de façon légitime se poser la question de savoir comment un représentant de l'ordre public puisse continuer d'exercer en tant que policier alors qu'il a lui-même été mis en examen 6 mois auparavant pour de tels faits délictueux. 

Ce jeudi 6 juillet s'est tenue une audience à la chambre de l’instruction de la cour d'appel de Versailles, dans les Yvelines. Sur les coups de 11 heures, le fonctionnaire assassin a été fixé sur son sort. Cette dernière a décidé de le maintenir en détention alors qu'il avait fait appel de la décision aidé de son avocat Me Laurent-Franck Liénard ."Pour lui, c'est totalement désespérant. Il prend cette nouvelle, elle est cauchemardesque pour lui.", a réagi Me Liénard au micro de BFMTV.

"Vous savez lorsque je lui ai suggéré de quitter la fonction, il me dit "J'ai ça cheville au corps, je vis pour mon travail, je veux être policier, je veux aller interpeller les gens, je veux pouvoir les étrangler quand ils luttent" ajoute t il non sans jeter un gros malaise. 

AlHussein Camara, 19 ans, tué le 18 juin dernier par un policier à Angoulême après un refus d'obtempérer

Nul doute que ce policier devra rendre compte de ses actes devant la Justice. L'avocat de la famille de Nahel Me Yassine Bouzrou espère une condamnation exemplaire. Dans un entretien au journal Le Monde, l'avocat estime qu' "il n’y a pas de problème policier en France, il y a un problème judiciaire". Ce spécialiste des dossiers de violences policières souligne que la justice protège "de manière flagrante" les fonctionnaires mis en cause, nourrissant un sentiment d’impunité.

Et pour cause, la mort de Nahel s'inscrivant en tant que bavure policière n'est malheureusement pas un cas isolé. Il survient 15 jours seulement après le décès brutal d'un autre jeune prénommé AlHoussein Camara, 19 ans, tué par un policier à Angoulême après un refus d'obtempérer. Le 19 juin dernier une marche blanche qui a rassemblé un peu plus de 800 personnes dans la même ville avait été organisé en la mémoire du défunt d'origine guinéenne. Le lendemain, une cagnotte a été ouverte afin d’aider ses proches à rapatrier son corps en Guinée. C’est là que vit sa famille. Une seconde cagnotte a été créée pour financer les frais d’avocats recueillant plus de 16 900 euros pour l'instant.

Par Al Djawâb

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