Algérie : Au moins 34 victimes ont péris dans de violents incendies qui ravagent la région nord d'Alger et la Kabylie

Deux mois après d'intenses inondations ayant frappés le pays, l'Algérie se retrouve cette fois-ci confrontée aux terribles flammes qui embrasent en ce moment même le nord du pays, après un épisode de chaleur caniculaire atteignant les 48 °C dans certaines régions. 

En effet, dans la nuit de dimanche 23 au lundi 24 juillet dernier, de violents incendies ont éclatés dans le nord-est de l'Algérie causant la mort d'au moins 34 personnes, dont 10 militaires, selon un bilan provisoire publié par le ministère de l'Intérieur. Un précédent bilan faisait état de 15 morts et 26 blessés. Des soldats se sont retrouvés encerclés par les flammes alors qu’ils étaient évacués de Beni Ksila, dans la wilaya de Béjaïa, accompagnés d’habitants de hameaux limitrophes, a indiqué pour sa part le ministère de la défense.

Quelque 8 000 agents de la protection civile et 525 camions étaient toujours à l’œuvre lundi soir dans onze wilayas, où des incendies qui ont ravagé des forêts, des maquis et des champs étaient encore en cours selon les autorités. Des avions et des hélicoptères anti-incendie affrétés récemment ainsi qu’un bombardier à grande capacité de type Be 200 sont intervenus pour larguer de l’eau sur les feux.

Si la plupart des feux ont été maîtrisés, des "opérations d'extinction se poursuivent dans six wilayas : Boumerdes, Bouira, Tizi Ouzou, Bejaïa, Jijel et Skikda", indique le ministère. Au total, 7 500 agents et 350 camions ont été déployés pour lutter contre les feux qui ont ravagé des forêts, des maquis et des champs précise le ministère.

Au total, le pays a enregistré 97 incendies ayant touchés 16 wilayas, mais les plus violents se sont déclarés à Béjaïa, Bouira et Jijel, a fait savoir le ministère dans son communiqué. Ces incendies, attisés par des vents très forts, ont atteint des zones d’habitations dans ces trois wilayas, où 1 500 personnes menacées par les flammes ont été évacuées. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrant des zones boisées en feu, des maisons embrasées, des villages entièrement détruits par les flammes, ont été prises par des habitants en état de choc, paniqués, n'ayant d'autre issue que de fuir.

Le ministre algérien de l’intérieur, Brahim Merad, a appelé les citoyens à "éviter les zones touchées et à utiliser les numéros verts mis à disposition pour effectuer tout signalement" d’incendie. Le procureur général de Bejaïa a ordonné, selon un communiqué, l’ouverture d’enquêtes préliminaires pour déterminer les causes des incendies et identifier d’éventuels auteurs.

Ces dernières semaines, l'Algérie fait face à une canicule étouffante avec un pic de température à 48 degré enregistré ce lundi, qui contribuent à assécher la végétation, la rendant plus vulnérable aux départs de feux. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a adressé ses condoléances aux familles en évoquant des "victimes civiles" mais aussi "militaires".

Chaque été, la Kabylie et le nord de l'Algérie sont touchés par des feux de forêt, maquis et récoltes, un phénomène qui s'accentue d'année en année sous l’effet du changement climatique, entraînant sécheresses et canicules. Ainsi, en août 2022, de gigantesques incendies avaient causés 38 deces et des centaines de blessés dans la région d'El Tarf, Souk Ahras, Sétif et Guelma. L'été 2021 avait été le plus meurtrier depuis des décennies : plus de 90 personnes avaient péri dans des feux ayant dévasté le nord, en particulier la Kabylie à Tizi-Ouzou et Bejaïa.

Pour éviter que ce scénario catastrophe ne se répète, le président AbdelMadjid Tebboune a ordonné, fin avril, l'acquisition de six avions bombardiers d'eau de taille moyenne. En attendant leur arrivée, le ministère de l’intérieur a annoncé en mai l’achat imminent d’un bombardier d’eau et la location de six autres en Amérique du Sud. Les autorités ont également procédé à l'aménagement d'aires d'atterrissage d'hélicoptère dans 10 wilayas et mobilisé des drones de fabrication locale pour la surveillance et la prévention des incendies.

Pays voisin, la Tunisie aussi subit en ce moment de graves incendies qui ont ravagés la fôret de Melloula, située dans la zone frontalière avec l'Algérie appelée Tabarka. Au nord-ouest du pays, des départs de feux survenus ce lundi 24 juillet après un premier incendie déclaré le 18 juillet dernier dus notamment à des pics de chaleur avoisinant les 49 degré. Plus de 500 hectares sont partis en fumée, et 6 jours ont été nécessaires aux pompiers pour enfin maîtriser le feu. 

"Environ 300 habitants du village de Melloula ont été évacués par voie maritime" par mesure de précaution face aux fortes rafales de vent attisant les incendies, indique Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la garde nationale tunisienne. "Ils ont été transférés dans des centres d’accueil à Tabarka ou hébergés chez des proches", a précisé Moez Triaa, porte-parole de l’Office national de la protection civile.

Une équipe de l’Agence France-Presse a pu constater d’importants dégâts à la hauteur de Nefza, à 150 kilomètres à l’ouest de Tunis, où des hélicoptères et des bombardiers d’eau Canadair sont intervenus pour faire face aux nombreux départs de feux.

Par Al Djawâb 

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