Rhône : A Francheville, Bilqis, bachelière voilée, dénonce le comportement islamophobe du maire LR refusant d'être pris en photo avec elle lors d'une cérémonie en l'honneur des bacheliers avec mention

"Je me suis sentie humiliée" confie t elle bouleversée sur une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Bilqis, 18 ans, fraîchement diplômée du BAC avec mention, a tenu à assister à la cérémonie de la remise des diplômes, qui s'est tenu dans sa ville, Francheville, dans la métropole de Lyon, le samedi 21 octobre dernier.

Au moment de recevoir leur précieux sésame, chaque élève avait ensuite l'occasion d'immortaliser le moment en photo aux cotés du maire LR de la ville, Michel Rantonnet, et de son adjointe. Qu'elle ne fut sa surprise quand vient le tour de la jeune Bilqis, lorsque celle-ci s'aperçoit que le maire s'éclipse discrètement afin d'éviter d'être pris en photo avec elle.

"J’ai été surprise, mais je ne me suis pas posée de questions même si c’était gênant. C’est surtout que, pile quand je suis repartie, il est revenu et a fini par poser avec tous les autres élèves. Comme par hasard, j’étais la seule personne voilée du groupe." confie t elle.

"Il a pris une photo avec tout le monde, sauf moi. Et j’étais la seule personne voilée." Pour Bilqis, 18 ans, le message est clair : le maire de Francheville, commune située près de Lyon, a commis un "acte islamophobe". La jeune étudiante gardant malgré tout le sourire finira par être photographiée avec uniquement l'adjointe au Maire. La polémique prendra écho jusque dans les bureaux du Collectif contre l'Islamophobie en Europe (CCIE) qui s'est saisi de l'affaire.

@bilqis.693 L’islamophobie est devenue un droit :) quelle honte… Je suis une étudiante qui a travaillé dure pour avoir cette mention. 

Avant que ce dernier ne refasse surface prétextant avoir été sollicité. Loin de vouloir en rester là, Bilqis a tenté de comprendre les raisons d'une telle attitude de la part d'un représentant élu de la République en allant le voir après la cérémonie. "J'ai travaillé dur pour obtenir une mention à mon bac, je ne comprends pas pourquoi je ne devrais pas être félicité au même titre que tous les élèves" s'interroge t elle. 

Froid et distant, le maire Michel Rantonnet, lui lance : "Par contre je ne veux ni parler ni prendre de photo avec vous" avant de tourner le dos à la famille de la jeune étudiante. "Cette situation, on l'a vécu extrêmement mal, c'était humiliant, tout le monde nous regardait" témoigne Bilqis. "Ces gens malheureusement ne se cachent plus, ne cachent plus leur mépris pour l'Islam et les musulmans" poursuit elle. 

Des déclarations inadmissibles de la part d'un élu républicain qui ont bouleversées la jeune femme ayant tenu à dénoncer un comportement islamophobe. La bachelière, désormais à la faculté, précise : "J’avais tout à fait le droit de porter le voile, je me suis renseignée. Ce n’était pas une remise de diplômes. Et quand bien même, je ne suis plus une lycéenne." 

Dans un communiqué, le groupe d'opposition Francheville Respire demande "des excuses publiques après de la jeune fille et de sa famille". Appelant également les conseillers municipaux à "se désolidariser" et à "pousser à la démission" Michel Rantonnet, qui ne serait "pas digne de porter l’intérêt général et de garantir la paix sociale". Contacté par la presse, Michel Rantonnet, quant à lui, n'a pas souhaité réagir.

Par Al Djawâb

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article