"Ses mains sont tâchées du sang des enfants de Gaza" : La réponse de l'israélienne Maya Bengi, ex-otage du Hamas, après avoir décliné l'invitation à rencontrer le premier ministre B. Nethanyahou

Israël a lancé une opération militaire génocidaire dans la bande de Gaza à la suite d'une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre. Depuis, elle a tué plus de 15 000 personnes, dont 6 150 enfants et 4 000 femmes, selon les autorités sanitaires de l'enclave. Le bilan officiel des morts israéliennes s’élève à 1 200.

Entre temps, sous la pression des citoyens du monde exprimant leur solidarité avec le peuple palestinien et manifestant régulièrement pour réclamer un cessez-le-feu immédiat des bombardements israéliens dans Gaza, une trêve humanitaire initialement de 4 jours avaient été conclue entre Israël et le Hamas moyennant un échange réciproque de civils respectivement détenus par les parties. Une trêve ayant débuté vendredi 24 novembre au matin et qui devait prendre fin lundi 27 novembre.

Elle sera finalement prolongée jusqu'au jeudi 30 novembre au soir, lors de laquelle une nouvelle vague de libération d'otages israéliens par le Hamas, et de palestiniens détenus par l'entité sioniste s'est déroulée. Depuis le début de la pause initiale la semaine dernière, 66 otages israéliens ont été libérés en six jours en échange de 210 Palestiniens injustement emprisonnés alors qu'ils étaient mineurs pour la plupart.

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Par l'intermédiaire de médiateurs égyptiens et qataris, le Hamas a proposé au gouvernement israélien de maintenir la pause afin de permettre la libération de nouveaux otages. Proposition que le premier ministre israélien Netanyahou a rejeté affirmant que la guerre devait reprendre afin d'éradiquer le groupe résistant prenant le risque délibéré de mettre en danger ses propres civils israéliens captifs. 

Parmi ces otages israéliens, deux visages féminins sortent du lot pour leur courageux témoignage évoquant le bon traitement reçu pendant leur captivité par le Hamas, et leur désaccord avec la politique d'extrême droite menée par Netanyahou : Mia Schem, 21 ans et Maya Bengi 23 ans. 

L'ex-otage israélien, Maya Bengi, libérée par le Hamas le 30 novembre 2023

Maya Bengi a en effet jeté un pavé dans la mare. La danseuse israélienne récemment libérée par le Hamas, a rejeté l'idée de rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu invoquant des raisons éthiques et politiques.

Dans une déclaration publique, cette dernière a exprimé son refus en affirmant que les "mains [de Netanyahu] étaient tachées du sang des enfants de Gaza". Cette déclaration a immédiatement suscité des réactions diverses au sein de la société israélienne, reflétant les tensions et les divisions politiques profondes au sein même de l'Etat sioniste.

Le sentiment de Maya est partagé. Un sondage d'opinion publique réalisé avant la reprise des bombardements israéliens ce vendredi 1er décembre au matin a montré que 54% des Israéliens soutiennent la poursuite de la trêve humanitaire dans la bande de Gaza et l'échange de prisonniers entre Israël et le Hamas contre 25% .

Le journal hébreu "Maariv" ayant publié les résultats a souligné que "la plupart des citoyens israéliens soutiennent la poursuite de la trêve dans la bande de Gaza, en échange de la libération quotidienne des prisonniers kidnappés par le Hamas". Le sondage a été réalisé par l’Institut d’études Lazar (privé) sur un échantillon aléatoire de 603 Israéliens. La marge d’erreur maximale était de 3,7%.

Quant à Mia Schem, détenue captive par le Hamas depuis le 7 octobre lors de la rave party Tribe of Nova, elle a également été relâchée jeudi dernier saine et sauve, sans aucun traumatisme apparent. La Franco-Israélienne de 21 ans  a été remise au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la bande de Gaza aux cotés d'une autre otage de 40 ans, Amit Sossna, en vertu de l’accord de trêve humanitaire respecté. 

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, celle-ci a tenu à livrer son témoignage sur les conditions de sa captivité qui a duré près de 2 mois, par les membres de la branche palestinienne Al Qassam. Un témoignage où elle évoque la gentillesse et la bienveillance du groupe résistant, et qui confirme celui d'autres otages libérés avant elle.

La pause entre Israël et le Hamas, entrée en vigueur le 24 novembre, a pris fin ce vendredi matin. Le ministère de la santé gazaoui fait état d'au moins 240 palestiniens supplémentaires tués et autant de blessés graves alors que l'armée sioniste israélienne a repris les frappes aériennes massives sur les habitations, hôpitaux, camps de réfugiés, écoles et structures humanitaires. 

"Nous frappons actuellement des cibles militaires du Hamas à travers l’ensemble de la bande de Gaza", a déclaré tôt ce samedi Jonathan Conricus, un porte-parole de l’armée israélienne, qui en bombardant dans le tas, a décidé de ne pas accorder un grand soin à garantir la protection et la sécurité des otages israéliens restant. Tsahal a d'ailleurs confirmé la mort de cinq d'entre eux suite aux échanges de tirs dans l'enclave.

Le Hamas a indiqué, de son côté, qu’Israël avait rejeté toutes ses offres de prolongation de la trêve humanitaire temporaire dans la bande de Gaza, "parce qu’il avait pris la décision préalable de reprendre l’agression". Alors que le groupe résistant avait "proposé un échange de prisonniers et de personnes âgées" parmi les otages, ainsi que la remise à Israël des corps de captifs "morts dans les bombardements israéliens". 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a, lui, accusé le Hamas d’avoir "violé l’accord" et "tiré des roquettes" vers Israël. Ce samedi en milieu de journée, son gouvernement a annoncé son intention de faire rentrer ses émissaires au Qatar au motif de "l’impasse des négociations" sur une trêve.

Tandis que Le Qatar a confirmé que des négociations étaient en cours pour la reprise de la pause humanitaire à Gaza où les bombardements "exacerbe la catastrophe humanitaire" et rends la situation davantage chaotique.

"Aucun camion d’aide n’est entré depuis la reprise des bombardements israéliens mais des préparatifs sont en cours pour l’évacuation de plusieurs blessés" a affirmé à l’AFP Waël Abou Omar, chef de la communication du terminal de Rafah (sud), point de passage entre Gaza et l’Égypte.

Par Al Djawâb

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